Divergences européennes sur la part des énergies renouvelables

Publié le par Aoife White

Les Européens sont d'accord pour réduire d'au moins 20% leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020, mais le projet d'un objectif de 20% d'énergies renouvelables à la même date continue de les diviser: les Vingt-Sept tenteront donc de trouver un terrain d'entente sur ce sujet jeudi et vendredi lors de leur prochain Conseil européen à Bruxelles.

Lors d'une conférence de presse, le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a voulu répondre lundi aux préoccupations des grands groupes industriels européens qui s'inquiètent déjà de perdre de leur compétitivité avec ces nouvelles règles s'ils sont les seuls dans le monde à les respecter.

Le chef de l'exécutif européen s'est dit convaincu qu'au-delà du Vieux continent, la plupart des grands puissances industrielles dans le monde mesuraient l'importance de la lutte contre le réchauffement climatique et qu'elles devraient tôt ou tard prendre l'enjeu à bras-le-corps. «Il est clair que les Etats-Unis en viendront à une position plus déterminée sur le changement climatique. C'est une question de temps», a déclaré M. Barroso.

Le président de la Commission a d'ailleurs reconnu que, même au sein de l'Union européenne, tous les partenaires ne partageaient pas le même enthousiasme envers ces projets d'objectifs chiffrés. «Mais, personne aujourd'hui n'est vraiment en mesure de s'y opposer», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée à Bruxelles par le Centre pour les réformes européennes, un groupe de réflexion basé à Londres.

M. Barroso a souligné que ces nouvelles règles auraient, certes, un coût financier pour l'économie européenne à court terme mais que ne rien faire coûterait encore plus cher.

«Avoir des objectifs ambitieux sur la protection du climat a un coût, mais la question est de savoir quel est le coût le plus lourd: ne rien faire ou bien faire ces changements dès maintenant?», s'est-il interrogé. «Nous sommes convaincus que, si nous suivons cette ligne, les coûts que nous demandons à nos économies de supporter sont beaucoup, beaucoup moindres que les coûts que ces économies paieront si nous ne faisons rien.»

L'association BusinessEurope, un groupe de pression représentant les intérêts des grands groupes industries, s'inquiète surtout du projet de la présidence allemande d'imposer d'ici 2020 un quota de 20% d'énergies renouvelables (solaire, éolien, etc.) sur la totalité des énergies produites au sein de l'UE.

BusinessEurope souligne, en revanche, la «très forte contribution» du nucléaire comme forme d'énergie «non carbonée» et appelle plutôt à accroître la part du nucléaire dans la production d'électricité en Europe, pour la faire passer de 32% actuellement à 40% d'ici 2030.

La France, dont les trois-quarts de l'électricité est déjà d'origine nucléaire et qui dispose, avec le groupe Areva, du premier constructeur mondial de centrales nucléaires, plaide elle aussi pour la prise en compte du nucléaire dans les formes d'énergies non carbonées, et donc non émettrices de gaz à effet de serre.

Lors du sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles, Paris proposera à ses partenaires de se fixer un objectif principal de plus de 20% d'énergies «non carbonées» et un autre objectif pour les seules énergies renouvelables. «Les énergies renouvelables sont une partie de la solution, mais seulement une partie», a déclaré la ministre française déléguée aux Affaires européennes, Catherine Colonna, aux journalistes. «Le nucléaire forme clairement une partie des énergies non carbonées.»

Publié dans Europe

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K
ajoutons que la durée des vies des déchets nucléaires (hautement dangereux !!!) est de 15.7 millions d'années pour l'iode 129, de 24130 ans pour le plutonium 239 et de 30 pour le césium 137.................en sachant que le développement durable veut dire ne pas nuire aux générations futures........CQFD!!!!
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C
Bien sur, on peut être d'accord avec cet article car effectivement le nucléaire est "propre" mais malheureusement il est toujours question de lobby, de grandes multinationales, et AREVA est quand même mal placé pour parler de développement durable.  Et le jour où il y aura la moindre fuite où qu'un drame éclatera, alors plus d'énergie propre... alors je suis "contre" le nucléaire et je vais aller manifester à Lyon le 17 Mars 2007.Bien sur cela n'engage que moi..amicalementchantal
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